Chaque mois d'août, des centaines des pèlerins et de curieux enfilent leurs chaussures de randonnée pour assister à la procession d'une chapelle perdue au milieu des montagnes ariégeoises. À deux heures de marche de la dernière route carrossable, la chapelle de l'Izard, aussi appelée « Notre Dame des Neiges », est un élément mystérieux du patrimoine pyrénéen.
Sa taille est étonnamment grande pour une chapelle de montagne, mais on ne sait absolument rien de son origine. Sa date de création est inconnue, et aucune archive locale ne permet de lever le voile. On peut lire « 1665 » gravé sur une pierre de la façade, tandis que La Dépêche du Midi date la création de l'édifice en 1638. Son caractère insolite ne s'arrête pas là ; niché au milieu de la vallée de l'Isard, à un peu plus de 1300 mètres d'altitude sur la commune d'Antras, l'édifice possède un lien fort avec l'agropastoralisme. Il sert tout à la fois de lieu de culte, de bergerie sous ses fondations, ainsi que de refuge pour les montagnards de passage. Une pièce est effectivement équipée de couchages et d'une cheminée à la disposition des randonneurs.
Emblématique du patrimoine local, la chapelle doit faire face aux aléas naturels de la montagne. En 2018, une tempête a provoqué de sérieux dégâts sur la charpente, mettant en danger l'ensemble du bâtiment. Il ne fallait pas tarder à intervenir, et c'est grâce à l'Association pour la sauvegarde de la chapelle de l'Izard que la restauration a pu être engagée. Quelques subventions et dons ont permis de rassembler l'argent nécessaire, mais la plupart des participants ont travaillé bénévolement. Le 5 août 2021, le chantier était presque terminé lorsque la chapelle ouvrit ses portes aux visiteurs pour la cérémonie annuelle.
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