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ZOO DE PARIS DES ANIMAUX ET DES HOMMES
PARIS, FRANCE  •  PHOTOS © ZEPPELIN  •  TEXTE © STÉPHANE DUGAST
Depuis 10 ans et sa modernisation, le Parc zoologique de Paris a dû relever d'importants défis en matière notamment de science du comportement des animaux, l'éthologie. Au quotidien, une centaine d'hommes et de femmes veillent en effet sur 3 246 animaux de 254 espèces répartis au cœur de 5 biotopes (Europe, Patagonie, Afrique, Amazonie-Guyane et Madagascar). Ils sont vétérinaires, soigneurs, techniciens… tous guidés par un leitmotiv, celui de donner à leurs pensionnaires le maximum de bien-être, une priorité absolue. Avec le concours d'établissements scientifiques, ils participent également, via l'acquisition de données, à la protection et à la conservation des espèces dans leur milieu naturel. Voyage dans les coulisses d'un zoo qui a su se réinventer. Un site par ailleurs toujours très prisé des Franciliens, avec 6,6 millions d'entrées en une décennie, l'un des plus fréquentés de France.
UN SITE RECONSTRUIT EN 2014
[Parc zoologique de Paris] Une spatule rosée (Platalea ajaja) se tient perchée au-dessus de l'allée des visiteurs qu'emprunte opportunément un ibis rouge (Eudocimus ruber). Ainsi vont et viennent les oiseaux au sein de la serre tropicale, quitte à ce qu'ils prennent le risque de se poser près des arapaïmas, de redoutables prédateurs qui cohabitent avec les lamantins (ci-contre en arrière plan).





[Parc zoologique de Paris] Geoffrey taille la végétation qui borde une clôture électrique. À ses côtés, un marabout d'Afrique (Leptoptilos crumenifer) veille à ramener quelques branches coupées jusqu'à la benne. « Ce mimétisme correspond à sa période de nidification », décrypte le soigneur.


[Parc zoologique de Paris] Jean-Philippe, jardinier, procède à l'arrosage quotidien des plantes de la serre tropicale. « J'oriente le jet d'eau vers le haut, car ces plantes-là aiment que la pluie rince leurs feuilles », explique le passionné avant d'ajouter : « C'est plus compliqué dans un appartement ! ».
SOIGNEURS : LES YEUX ET LES MAINS DU VÉTO
[Parc zoologique de Paris] Arezki Kacimi, responsable adjoint de la sécurité, sûreté et logistique, et Éric, chef d'équipe de sécurité, observent l'agglomération parisienne qui s'étale devant eux. Ils sont ici au sommet du Grand rocher, un édifice en béton de 65 mètres qui marque la skyline de la capitale. « Je me souviens d'un 13 juillet, lorsque nous avons subitement remarqué que la balise aéronautique était éteinte. Pour la Patrouille de France, ce feu d'obstacle est primordial, car le rocher est pile-poil dans l'alignement des Champs-Élysées. Heureusement qu'on avait une ampoule de rechange ! » raconte Arezki.





[Parc zoologique de Paris] Jean, soigneur, nettoie la loge des addax qui viennent de regagner leur enclos. « Le travail d'un soigneur consiste, dans 90 % du temps, à ramasser les déjections animales, à changer la paille et à rajouter du fourrage », décrit Jean qui, après sa formation à la Maison familiale rurale de Carquefou, en alternance au Parc animalier d'Auvergne, a été embauché à Paris en tant que saisonnier, d'avril jusqu'à octobre.


[Parc zoologique de Paris] Dans la cuisine, Mathis prépare les rations alimentaires des animaux. Plusieurs chambres froides, silos et pièces de stockage permettent d'entreposer les denrées périssables qui sont livrées chaque semaine. Cela comprend des fruits, des légumes, des branches de bambou, de la viande et du poisson. L'établissement stocke également plusieurs dizaines de tonnes de foin, de luzerne, de céréales et de granulés.


[Parc zoologique de Paris] Nina, soigneuse, prépare de la volaille pour un fossa (Cryptoprocta ferox). « Nous devons porter des gants pour protéger les animaux », prévient-elle. Son confrère Mathieu ajoute : « Il faut même redoubler de vigilance pour les reptiles car les maladies sont dures à déceler. Chez les tortues, les symptômes d'une maladie mortelle se développent si lentement qu'on peut mettre 6 mois à s'en apercevoir, et après, la souffrance est d'autant plus longue avant la rémission. Pour les tortues par exemple, la salade fraîche doit être coupée le matin même, sinon les apports nutritifs seraient anéantis. »


[Parc zoologique de Paris] Antoine, soigneur, nourrit les girafes d'Afrique de l'Ouest (Giraffa camelopardalis) en prenant soin de contenter les plus craintives. Dans la nature, une girafe mange quotidiennement entre 7 et 70 kg de feuilles, mais celles qui vivent à Paris ont un régime plus diversifié. Chaque jour, une girafe va donc consommer 600 g de bananes, 750 g de pommes, 1,250 kg d'oignons, 1,250 kg de carottes, et, 5 à 7 kg de barbotine (mixture d'avoine et d'orge bouillie), et jusqu'à 18 kg de luzerne (disponible à volonté). Des minéraux, vitamines et oligo-éléments leurs sont également prodigués.
UNE INTENDANCE COMPLEXE
[Parc zoologique de Paris] Arezki Kacimi, responsable de la sécurité, éclaire l'infrastructure du Grand rocher. Érigé en 1934, il camoufle deux grands réservoirs d'eau perchés à 40 mètres de hauteur. Cet édifice en béton de 65 mètres, emblème du Bois de Vincennes, a accueilli des visiteurs jusqu'au début des années 2000, via un escalier double et un ascenseur, mais des questions de sécurité empêchent désormais le public d'y monter.





[Parc zoologique de Paris] Qu'il s'agisse d'une naissance, d'une boiterie, ou d'un vulgaire boulon manquant sur une porte, les soigneurs doivent faire remonter chaque information. Ce matin-là, Fabrice Bernard, chef soigneur, est venu constaté ce qu'on lui a annnoncé à la radio : un talus a été creusé au sein de l'enclos des addax, des antilopes aux cornes torsadées, mettant à nu une gaine électrique. « Mais pourquoi les addax ont fait ça ?! » s'interroge-t-il.


[Parc zoologique de Paris] Chaque matin, Fabrice Bernard, chef soigneur, fait son rapport d'inspection à l'entreprise chargée de la maintenance technique du site : « On a fuite sur le bassin des tamanoirs, le minuteur de la lumière des babouins qui déconne, et le produit à vitre des lamantins qui laisse des traces ». Le zoo est ainsi opéré par un partenariat public-privé, la gestion des animaux demeurant à la charge des équipes du Muséum national d'Histoire naturelle.


[Parc zoologique de Paris] Un lamantin des Antilles est sur le point d'être déchargé du camion qui l'a transporté depuis le zoo de Beauval. Le mammifère est protégé dans une grande caisse, tapissée d'épais matelas humides, et remplie de 20 cm d'eau. L'ensemble est maintenu autour de 25°C durant tout le voyage. Pour les soigneurs, l'arrivée d'un animal est toujours un événement, qui plus est de cette taille.


[Parc zoologique de Paris] Après avoir quitté le zoo qui l'a vu naître, un lamantin des Antilles (Trichechus manatus) est acheminé dans la serre tropicale pour rejoindre son prochain bassin (ci-contre à gauche) et les trois mâles qui l'habitent déjà. Organisés et concentrés, les soigneurs accompagnent l'animal pour le mettre à l'eau délicatement. Baptisée « Unaï », cette femelle est née deux ans plus tôt.
L'ARRIVÉE D'UN JEUNE LAMANTIN
[Parc zoologique de Paris] Un lamantin des Antilles (Trichechus manatus) est mis à l'eau dans le bassin de la serre tropicale. La dizaine de soigneurs suit consciencieusement les consignes du vétérinaire en chef, Alexis Lécu (ci-contre à droite). « 195 kilos, c'est plutôt léger pour cette espèce, mais ça nous a demandé pas mal de manutention, rapporte Alexis. Elle n'était pas facile à tourner, tirer, pousser… mais ça s'est très bien passé parce qu'elle est calme. »





[Parc zoologique de Paris] Dans la serre tropicale, Salomé, soigneuse, nourrit les 4 lamantins avec laitues, icebergs, céleris branches, épinards et blettes. Ces animaux passent 6 à 8 heures par jour à manger, et chacun d'eux peut ingurgiter jusqu'à 50 kg de nourriture.


[Parc zoologique de Paris] Alexis Lécu, vétérinaire en chef, plonge pour observer le comportement d'un jeune lamantin qui vient d'arriver dans son « nouveau » bassin. Des filets ont été mis en place pour le séparer du reste du groupe, afin qu'il s'habitue dans le calme.
LE BIEN-ÊTRE DE CHAQUE INDIVIDU
[Parc zoologique de Paris] Geoffrey Fruleux, soigneur responsable du secteur Afrique, attend qu'un rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) daigne rentrer dans son enclos pour fermer la porte après lui. « Un espace végétalisé l'attend de l'autre côté, mais ce mâle préfère renifler l'odeur des femelles qui sont venues là hier », maugrée Geoffrey qui doit parfois attendre ainsi plus d'une heure. « Un autre mâle vit dans le zoo, mais on est obligé de les séparer, car depuis l'arrivée des femelles, ils ne se supportent plus », précise Geoffrey.





[Parc zoologique de Paris] François Karpinski, chef soigneur adjoint, et Quentin, soigneur, fixent des pieux contre les bollards déjà en place. Il s'agit de rétrécir l'espace entre chaque obstacle afin d'empêcher l'accès aux jeunes rhinocéros. En effet, si les mâles mesurent près de 90 cm de large, les jeunes femelles qui viennent d'arriver à Paris ne dépassent pas encore les 80 cm. « On souhaite qu'elles prennent le temps de découvrir leur enclos, au calme, avant d'être mises en contact avec le mâle reproducteur », explique François.


[Parc zoologique de Paris] Jean, soigneur, effectue la pédicure d'un rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) dans un couloir de contention. « Comme l'éléphant, cet animal est tellement lourd qu'il est susceptible d'avoir des ongles incarnés. On doit donc prévenir la formation de crevasses », explique Jean. Ci-contre, après avoir rincé et désinfecté les sabots, il les badigeonne avec de l'huile de foie de morue, riche en vitamine A, afin de soutenir la production de kératine. De l'argile est enfin appliquée pour fixer l'huile un peu plus longtemps.
LA CONSERVATION POUR LEITMOTIV
[Parc zoologique de Paris] Lucas, soigneur, regarde une tortue araignée (Pyxis arachnoides) âgée de 5 mois 24 jours. Classée en danger critique d'extinction, cette espèce endémique de Madagascar n'est élevée que par une quinzaine d'institutions en Europe. « Elle se reproduit d'ordinaire à partir de 12 ans, mais d'après la Zootierliste, aucun spécimen ne s'est reproduit en captivité depuis 2006 », explique le passionné. La reproduction de l'espèce est gérée par un programme (EEP) de l'Association des zoos et aquariums européens (EAZA) qui veille à la diversité génétique de l'espèce tout en évitant une surpopulation au sein des milieux captifs.





[Parc zoologique de Paris] Mathieu, soigneur, entre dans la volière des grands hapalémurs (Prolemur simus) pour distribuer légumes et feuilles de bambou. « Certains nous prennent la nourriture des mains, alors on les laisse faire. Mais on n'est pas là pour caresser les animaux ! », prévient-il. « Il y a quelques dizaines d'années, on ne prenait pas autant de précautions. Aujourd'hui, les soigneurs sont obligés de porter des gants en latex… les pratiques évoluent, et c'est tant mieux », illustre celui qui vient de terminer sa formation de soigneur animalier à Gramat.


[Parc zoologique de Paris] Élise, soigneuse, ferme la porte d'un incubateur dans lequel sont placés 6 œufs de nandou de Darwin (Rhea pennata). « Pendant 35 à 40 jours, la machine les maintient à 36,4°C, et ils sont retournés toutes les 30 minutes, comme une mère le ferait », présente Élise. « Chaque œuf, qui pèse autour de 650 g à la ponte, est censé s'alléger pendant la couvée, c'est pourquoi l'hygrométrie est adaptée durant l'incubation. On la réduit pour assécher l'œuf », explique Élise. Au premier plan, on distingue des poussins de 8 jours et de 27 jours.


[Parc zoologique de Paris] Jules présente deux tampons imbibés d'odeurs diverses à une otarie à crinière (Otaria flavescens). Doctorant en éthologie, il étudie « la capacité de discrimination olfactive des pinnipèdes ». « Selon les résultats, on pourra imaginer beaucoup d'applications potentielles : réduire le stress des animaux pendant des actes vétérinaires, ou lors des transports, améliorer leur confort dans les bassins en les incitant à découvrir toutes les zones de leur environnement… », s'enthousiasme le scientifique.


[Parc zoologique de Paris] Mounia, soigneuse, « enrichit » la loge de nuit d'une pintade vulturine (Acryllium vulturinum) en déposant un criquet et des vers dans une boîte d'œufs. Cette notion d'enrichissement est l'une des missions des soigneurs contemporains. « Quand on cache des proies par intermittence dans une boîte, on stimule l'animal captif. Certains jours on donne, d'autres non. Comme dans la nature, il y a parfois des échecs », explique Mounia, elle-même éthologue de formation.
LES VERTUS DE L'ÉTHOLOGIE
[Parc zoologique de Paris] Antoine, soigneur, nourrit un marabout d'Afrique (Leptoptilos crumenifer) de 10 kg. « Lorsqu'il est arrivé en 2014, il était très agressif, rapporte Geoffrey Fruleux, responsable du secteur Afrique. Un éthologue, qui a su que l'animal était né en présence d'humains, puis élevé par des humains, a compris qu'il souffrait de troubles cognitifs. Il en a peu à peu conclu que ce marabout était en quête d'interactions. Lorsqu'il nous attaquait, nous avons donc essayé de feindre l'indifférence… et ça a marché ! Il est devenu particulièrement sociable, mais on continue de le nourrir à un seul et même endroit. »





[Parc zoologique de Paris] Noémie Gillet, soigneuse, demande à une girafe d'Afrique de l'Ouest (Giraffa camelopardalis) de poser son museau sur une cible fixée aux barreaux. Entré dans un couloir de contention, l'animal d'une hauteur de 4,80 mètres est alors physiquement proche de sa soigneuse, elle-même installée sur une sorte d'échafaudage ad hoc. Cette girafe de 14 ans, qui a découvert ce dispositif dès l'âge de 2 ans, se montre aujourd'hui la plus intéressée par l'entraînement médical.


[Parc zoologique de Paris] Maeva Thomas, soigneuse, insère un écouvillon dans la narine d'une otarie à crinière (Otaria flavescens). Il s'agit d'un entraînement qui vise à familiariser l'animal au prélèvement nasopharyngé en vue d'un test PCR. Âgée de 4 ans, l'otarie devra un jour quitter Paris pour rejoindre un autre zoo européen, transfert pour lequel un certain nombre d'analyses devront être effectuées le jour J. Baptisée « Naya », cette femelle est née en 2020 au Parc zoologique de Paris.
ENTRAÎNER POUR SOIGNER
[Parc zoologique de Paris] Alexis Lécu, vétérinaire en chef, réalise une échographie pelvienne sur une otarie à crinière (Otaria flavescens). Ci-contre à droite, Romain Bruneau, soigneur, s'emploie à rassurer l'animal. C'est une femelle qui a déjà eu 2 petits. Âgée de 14 ans, elle est régulièrement entraînée pour faciliter ce genre d'intervention. Sur demande du soigneur, elle se positionne sur le flanc et prend patience, la récompense n'étant jamais bien loin.





[Parc zoologique de Paris] Mathieu, soigneur, entre dans la volière des propithèques couronnés (Propithecus coronatus). Tous les habitats sont conçus comme des sas, afin d'empêcher les évasions, mais également pour fournir une éventuelle protection aux soigneurs. Ce matin-là, la pluie n'encourage pas les lémuriens à sortir de leurs loges. « On leur laisse le choix, explique Mathieu. Il ne faut pas sous-estimer les humeurs de chaque individu. »


[Parc zoologique de Paris] À la vue du soigneur, un jeune glouton (Gulo Gulo) se précipite dans sa loge, convaincu qu'il va obtenir de la nourriture. Le « manège » se reproduit plusieurs fois par semaine dans le cadre de son entraînement médical. Il s'agit d'inciter l'animal à se rendre physiquement disponible à l'éventuelle intervention d'un vétérinaire. Baptisé « Thunder », ce mâle est né en 2022 au Silesian Zoological Garden, en Pologne.


[Parc zoologique de Paris] Des morceaux de volaille et du sang dilué (dans des seringues sans aiguilles) sont posés devant la loge d'un jaguar. Le prédateur, qui ne doit pas manger tous les jours, trouve là autant de « friandises » pour assurer son entraînement. Ce renforcement positif permet d'augmenter la confiance entre l'animal et le soigneur afin que l'intervention du vétérinaire reste un moment agréable pour l'animal. « Il ne faut jamais le mettre en situation d'échec », résume un soigneur.


[Parc zoologique de Paris] Entraîné, un jeune glouton se place derrière la grille de sa loge pour faciliter l'intervention du vétérinaire. Il saisit la viande que son soigneur lui donne comme récompense. Dans sa main, ce dernier tient une cible dont le clic sonore précède la nourriture. Une routine qui permet de monopoliser son attention et de le placer dans la position adaptée au contrôle de sa santé (échographie, prise de sang…) et à l'observation des différentes zones de son corps, sans stress ni danger.
[Parc zoologique de Paris] Quentin distribue des morceaux de viande à un jaguar (Panthera onca) pendant qu'Alexis, vétérinaire en chef, effectue une prise de sang au niveau de sa queue. Il s'agit de suivre l'évolution de son taux de progestérone qui, s'il demeure élevé, serait compatible avec une gestation. Quand le soigneur annonce dans le calme « Place ! », le jaguar s'allonge contre la grille de sa loge. À la consigne « Turn ! », ce prédateur d'une soixantaine de kilos se meut cette fois sur le flanc pour montrer son ventre au vétérinaire qui le « titille » avec un gros feutre, un énième entraînement en vue d'une prochaine échographie sans stress, anesthésie ou capture. Baptisée « Simara », cette femelle est née en 2013 au zoo de Cracovie.





[Parc zoologique de Paris] Dans la cuisine principale, Mathis prépare les rations alimentaires des animaux carnivores. Ci-contre, dans un congélateur à –13°C, il manipule des demi-carcasses de bœuf. Cette viande crue est destinée au nourrissage des vautours, et une fois par mois à celui des lions.


[Parc zoologique de Paris] Marion, soigneuse, prépare un médicament antiépileptique destiné à un tamanoir (Myrmecophaga tridactyla). Elle broye le comprimé avant de le dissimuler dans un mélange d'avocat, de miel et de yaourt. « Comme c'est son péché gourmand, ça nous évite de le forcer à l'avaler », explique-t-elle.


[Parc zoologique de Paris] Un mara (Dolichotis patagonum) souffrant d'un abcès est pris en charge. Jennifer, auxiliaire vétérinaire, le porte pendant que Pierre Huberdeau, vétérinaire, lui fait une prise de sang. Fiévreux, l'animal se bat contre l'infection. Après examen, le praticien lui administre un « bolus » glycémique afin de soutenir ses fonctions vitales.


[Parc zoologique de Paris] Au sein de la clinique, Pierre Huberdeau, vétérinaire, consulte la radiographie d'un manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti). L'examen est réalisé pour déceler la présence d'aspergillose, une maladie fongique qui touche les oiseaux, dont certains spécimens de manchots au sein du zoo. Celui-ci ne présente aucun symptôme.


[Parc zoologique de Paris] Pierre Huberdeau est vétérinaire. Diplômé en 2019, il suit actuellement un cursus de spécialisation à l'European College of Zoological Medicine afin d'être compétent pour intervenir sur la faune sauvage captive. Depuis 2022, il travaille donc « en résidence » au zoo parisien afin d'accumuler de l'expérience. Il a aussi pour objectif de publier des articles scientifiques et de donner des conférences. « Je cherche notamment à trouver un traitement contre l'ophidiomycose, une maladie fongique qui touche les anacondas, et qui fait des ravages dans les milieux captifs et sauvages ».


[Parc zoologique de Paris] Pierre Huberdeau, vétérinaire en résidence, et Alexis Lécu, vétérinaire en chef, se préparent à vacciner des animaux. Pierre suit actuellement un cursus à l'European College of Zoological Medicine afin d'intervenir sur la faune sauvage captive. Il apprend donc beaucoup aux côtés d'Alexis qui est le référent de sa « résidence » au Parc, et lui-même diplômé de ce collège. « Pour moi, Alexis et Sylvie Laidebeure sont des avant-gardistes. Il y a plus de dix ans, ils ont été parmi les premiers vétos à mettre en place le training médical. Aujourd'hui c'est très répandu dans les zoos », reconnaît Pierre.
UNE MÉDECINE SPÉCIALISÉE
[Parc zoologique de Paris] Un addax (Addax nasomaculatus) reçoit un vaccin contre l'antérotoxémie au moyen d'une sabarcane. « Je préfère éviter le fusil hypodermique qui, de si près, serait trop puissant », explique Alexis Lécu, le vétérinaire en chef que les animaux finissent tous par reconnaître. « En plus là, avec 10 addax à vacciner, les suivants risqueraient de paniquer dans leur loge ».





[Parc zoologique de Paris] Suspendu au plafond d'une loge de la clinique, un paresseux est attrapé avec délicatesse pour passer un bilan de santé. L'équipe doit se méfier de ses pattes musclées, de ses griffes imposantes et de ses dents caniniformes.


[Parc zoologique de Paris] Baptisé « Bas », le paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus) est endormi à l'aide d'un masque qui insuffle du gaz anesthésique. Le vétérinaire peut ainsi ausculter ce mammifère arboricole dans le calme.
ROUTINE À LA CLINIQUE
[Parc zoologique de Paris] Un paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus) est échographié par Alexis, vétérinaire en chef. L'animal passe ce jour-là un bilan de santé au sein de la clinique. Auprès de lui se trouvent Jennifer, auxiliaire vétérinaire, et Pierre, lui-aussi vétérinaire. Ce dernier suit actuellement un cursus à l'European College of Zoological Medicine afin d'être compétent pour intervenir sur la faune sauvage captive. Il apprend donc beaucoup aux côtés d'Alexis qui est le référent de sa « résidence » au Parc, et lui-même diplômé de ce collège.





[Parc zoologique de Paris] Endormi pour passer un bilan de santé, le paresseux à deux doigts bénéficie pour l'occasion d'une manucure. Ses griffes dont le bout est fendu ou abîmé sont limées à l'aide d'une petite meuleuse électrique.


[Parc zoologique de Paris] « Ce paresseux présente un dégénérescence rétinienne, mais ça ne lui pose pas trop de problème puisqu'il connaît bien son environnement », explique Alexis, vétérinaire, qui n'a pas constaté d'évolution.
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LES PHOTOGRAPHES  ZEPPELIN
Géographes et photojournalistes, Bruno VALENTIN et Julien PANNETIER ont fondé ZEPPELIN en 2008. Ils voyagent pour comprendre comment les Hommes gèrent et utilisent l'espace. Ils travaillent main dans la main pour réaliser des reportages et les proposer à la presse française et internationale. Du golfe du Bengale à l'aiguille du Midi, des moines de la Grande Chartreuse aux officiers de la Marine nationale, ils signent toutes leurs images ZEPPELIN.