Mis en service en 1943 au-dessus de la rivière Hooghly, un défluent du Gange, il rejoint la gare ferroviaire sur l'autre rive.
Long de 656 mètres, c'est un pont de type cantilever, c'est-à-dire qu'il est constitué de poutres construites en porte-à-faux : la plus longue travée mesure 457 mètres !
Prodige d'ingénierie, le pont est devenu un symbole pour la mégapole qui continue de s'étendre.
L'agglomération compte 16 millions d'habitants, et dans la ville seule, la densité s'élève à 27 000 hab./km².
En 2001, la ville a été rebaptisée Kolkata, une réappropriation identitaire qui ne gomme pas les traces de la colonisation, mais qui sonne comme une promesse d'avenir.
A l'est se construisent les buildings rutilants de la « Shining India » : l'Inde moderne et prospère du slogan popularisé par le BJP, le parti au pouvoir.
Mais le vieux pont d'acier est toujours là. Et sous son ombre, l'Inde d'hier est vivace.
Les façades délabrées montrent moins la pauvreté que le pragmatisme des petites gens.
Et dans la cohue des klaxons et de la tôle froissée, on distingue un paysage haut en couleurs :
des ateliers sans soleil et des bougies sur l'eau, des ballots de fleurs et des monceaux d'épices, des lutteurs en sueur et des chercheurs d'or, de riches commerçants et des vaches sur la route.
Toute l'Inde est réunie autour de ce pont, pour le pire et le meilleur.
© ZEPPELIN
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