Lisieux, 8h du matin. Le sanctuaire est encore vide. Un couple attend patiemment dans un véhicule utilitaire garé derrière la basilique. Une porte s'ouvre enfin.
M. Nguyen, responsable des reliques, personnage très affable, les conduit dans une « salle de transit » où se trouvent les reliquaires de Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin.
C'est là qu'ils reposent lorsqu'ils ne voyagent pas à l'autre bout de la planète.
Après avoir sillonné les Philippines de janvier à mai, le Rwanda de juin à juillet, et le Burundi d'août à septembre, les reliquaires repartent vers des destinations moins exotiques, non sans risquer un choc thermique.
Une fois chargés dans le véhicule, les décharges de responsabilités signées par le chauffeur, ils prennent la direction de Banneux, première étape de la folle équipée qui les conduira en Laponie et en Islande.
Les reliques sont des signes de la présence agissante des saints auprès des fidèles catholiques.
Mais en les vénérant, le pèlerin ne vient pas seulement « se rappeler », il vient rencontrer les saints eux-mêmes.
Il dit vivre avec Thérèse une expérience personnelle, unique, et souvent décisive pour sa vie.
« Je voudrais parcourir la Terre, prêcher ton nom, mais ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas,
je voudrais en même temps annoncer l'Evangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées, » peut-on lire dans l'autobiographie de Thérèse de Lisieux (1873-1897).
Qui aurait pu imaginer que cette jeune carmélite, une des saintes les plus vénérées au monde, et ses parents, deuxième couple à avoir été canonisé, viennent un jour s'aventurer dans les contrées les plus sécularisées au monde ?
Cette histoire débute en août 2016. La communauté des frères de Saint-Jean organise un « festival des familles » lors duquel sont présentées les reliques des époux Martin, canonisés par le pape François quelques mois auparavant.
Apprenant cela, une famille suédoise émet le souhait d'accueillir les reliques lors de leur propre festival en Scanie.
Mais celles-ci sont réservées à une autre destination. L'idée fait son chemin dans l'esprit de frère Syméon qui, deux ans plus tard, devient le coordinateur de ce pèlerinage nordique.
Installé à Banneux, en Belgique, frère Syméon a pris son habit il y a 25 ans. Journaliste de formation, il a toujours eu un tropisme pour le voyage.
Issu de la communauté des frères de Saint-Jean, c'est un familier de la Suède pour y avoir effectué des missions ponctuelles depuis 12 ans.
© PAUL DE FERAUDY / AGENCE ZEPPELIN
|
|
|