Du conventionnel au bio, des subventions aux tarifs de la grande distribution, l'agriculture française est parcourue, en ce début de XXIème siècle, par une série de tensions et d'injonctions contradictoires.
Plus qu'une crise profonde, celles-ci démontrent le retour de l'agriculture au cœur des préoccupations collectives.
Figée dans une image d'Épinal dépassée, écartée de nos préoccupations par la consommation de masse, qui aurait cru, il y a quelques décennies seulement, à ce retour dont témoigne la fréquence des sujets « agri » et « conso » dans la presse, ou l'affluence toujours plus forte au Salon international de l'agriculture.
Toutefois, si l'agriculture est sur la place publique, ce n'est pas le cas du métier d'agriculteur qui, de crise en crise, souffre d'une réputation de tâcherons de la glaise ou, à l'inverse, de néo-ruraux rêveurs.
Les images d'une nouvelle agriculture, plus bio ou plus technique, cachent mal une population qui peine à se renouveler : entre 2000 et 2014, le nombre d'agriculteurs actifs est passé de 967 000 à 760 000 personnes.
Dans le même temps, le nombre d'exploitations a diminué d'un tiers, 200 000 exploitations disparaissant ou étant absorbées dans de plus grosses structures.
À quoi rêvent les jeunes agriculteurs ? À quelle agriculture aspirent-ils ? S'inscrivent-ils dans la continuité de leurs prédécesseurs ou veulent-ils renouveler leur profession ?
Qu'est-ce qui les attire dans ce métier, quel quotidien ? Des montagnes du Jura à celles du Bugey, en passant par les plaines maraîchères du Sud de la France, ce reportage va à la rencontre de ces agriculteurs en devenir.
Qu'ils viennent d'un milieu agricole ou non, qu'ils élèvent des animaux ou fassent pousser les légumes que nous mangerons demain, il s'agit de comprendre ce qui, à l'heure du tout-numérique, pousse ces jeunes à s'accrocher à la terre.
Une chose est sûre, ce métier, ils veulent le vivre.
Flore Giraud
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