Les demandes sont continues, mais systématiquement rejetées : « Je n'ai pas le droit de vous vendre du lait ! » déplore Julien Job.
Un comble pour cet éleveur qui fait tout pour développer la filière laitière des camélidés.
Installé à Feignies, près de Maubeuge, l'entrepreneur est soutenu par l'Union européenne, mais c'est au niveau national que ça coince.
Plébiscitée au Salon international de l'agriculture, son exploitation n'avait pendant longtemps qu'une vocation pédagogique, mais désormais, il voudrait vendre le lait pasteurisé de ses chamelles [le nom générique comprend les dromadaires].
Les bienfaits de ce lait sont nombreux, et même s'il est moins allergène que le lait de vache, il n'est pas encore permis d'en produire dans l'Hexagone.
En espérant un prochain amendement, Julien Job met en place le process de sa future production laitière.
Il trait à la main pour évaluer le comportement de ces grands mammifères qui le passionnent : « Ce n'est pas qu'une trayeuse électrique coûte cher, c'est qu'on ne saurait pas quoi faire de tout ce lait ! » ironise le Nordiste qui élève désormais le plus gros cheptel de France.
Quelques semaines plus tard, nous le retrouvons au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) à Montpellier.
Avec 38 litres de lait, c'est là qu'il veut mettre au point un fromage pasteurisé.
Il est aidé de Bernard Faye, un vétérinaire chercheur spécialiste des camélidés, et de Gaukhar Konuspayeva, professeure de biotechnologie alimentaire et chercheur visitant au CIRAD sur le thème du développement de la filière lait de chamelle.
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