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JEUNES SAPEURS-POMPIERS L'ÉCOLE DES HÉROS
WASQUEHAL, NORD, FRANCE © JOAQUIM DASSONVILLE / AGENCE ZEPPELIN
Au Centre d'incendie et de secours de Wasquehal, près de Lille, des adolescents suivent une formation pour affronter le pire. Quand le sauvetage est une vocation qui naît dès le plus jeune âge, ou le portrait de Célia se préparant avec pugnacité aux épreuves du brevet des Jeunes sapeurs-pompiers (JSP). Depuis ses 13 ans, en parallèle de sa scolarité, elle suit des cours théoriques et pratiques qui l'amènent progressivement à déployer différents types d'échelles, manier la lance pour éteindre un feu, descendre un équipier harnaché, évoluer dans une fumée toxique, et garder la cohésion de son groupe. Ici à la caserne, tous les pompiers sont volontaires. Leur engagement promet d'être dur, mais c'est pour la plupart « un rêve de gosse ».
[Wasquehal, Nord, France] Louiselle, 17 ans, et Célia, 16 ans, franchissent la porte de la caserne de Wasquehal afin de participer aux cours des JSP. « J'ai toujours voulu en faire partie », confie Célia qui a décidé d'y rentrer à l'âge de 13 ans. C'est par l'intermédiaire de sa tante, qui travaille comme personnel administratif au sein du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) du Nord, qu'elle a su qu'il existait une section de JSP au Centre d'incendie et de secours de Wasquehal.





[Wasquehal, Nord, France] En tenue de feu, Célia est équipée d'un casque JSP, d'une veste en cuir (ancienne tenue des sapeurs-pompiers), de l'ARI (appareil respiratoire isolé) et de la lance. Elle se dit fière d'appartenir à ce corps qui est dévoué à la population.


[Wasquehal, Nord, France] Célia place son animateur en position latérale de sécurité, dite « PLS ». Les JSP apprennent rapidement les gestes de premiers secours. Aujourd'hui, la plupart des interventions des sapeurs-pompiers sont liées aux secours à personne.


[Wasquehal, Nord, France] Anthony, Célia et Louiselle réalisent un massage cardiaque après avoir posé le défibrillateur. Ce sont des gestes de première urgence que les sapeurs-pompiers pratiquent en attendant l'arrivée des équipes médicales du SMUR.


[Wasquehal, Nord, France] Évaluation écrite des connaissances acquises. Beaucoup de cours sont dispensés en ligne via un accès spécifique. « C'est pas toujours facile de réviser… Entre le secourisme, l'incendie et nos cours, y a du taf ! » insiste Nolan.
[Wasquehal, Nord, France] Lors d'un exercice sur la cohésion d'équipe, Célia doit faire confiance à ses camarades qui la transportent à bout de bras.





[Wasquehal, Nord, France] Célia plonge dans le bassin de la piscine communale. Elle doit effectuer 50 mètres en nage libre sans s'arrêter pour être « validée » et ainsi obtenir son brevet. Les JSP doivent remplir plusieurs critères pour l'obtenir : avoir 16 ans, un certificat médical pour le sport, une autorisation parentale et une attestation de suivi de formation. Parmi les différentes épreuves, savoir nager est aussi un critère de sélection.


[Wasquehal, Nord, France] Célia franchit un mur d'environ deux mètres à la force des bras lors du « parcours de cohésion » réalisé dès la première année autour de la caserne. Les JSP travaillent sur la cohésion d'équipe au moins une fois par an. La confiance en l'autre, l'entraide et la cohésion sont des valeurs très importantes chez les sapeurs-pompiers qui les mettent notamment en pratique lors des incendies.
[Wasquehal, Nord, France] Après la théorie, la pratique sur le terrain. Sous l'œil attentif du sergent Arthur Masse, animateur bénévole, Célia met en place un dispositif pour évoluer le long de la rambarde qui donne directement sur le canal. Les JSP découvrent ainsi le « lot de sauvetage et de protection contre les chutes » (LSPCC) qui permet d'évacuer une victime en danger.





[Wasquehal, Nord, France] La manipulation d'une échelle à crochets requiert le sens de l'équilibre, de l'adresse, et tout cela s'acquiert avec de l'entraînement. L'échelle à crochets est destinée aux sauvetages et aux reconnaissances. Elle permet de progresser en façade par l'extérieur, d'étage en étage, pour atteindre des niveaux inaccessibles aux échelles à coulisses ou aériennes.


[Wasquehal, Nord, France] Célia grimpe à l'échelle lors d'une manœuvre grandeur nature réalisée à l'extérieur de la caserne sur un ancien site industriel. L'utilisation des échelles requiert de la théorie (poids, tailles, spécificités), mais aussi de la pratique. Monter dessus est un défi en soi : il faut gérer ses appréhensions et son éventuel vertige.


[Wasquehal, Nord, France] « Faire des allers-retours entre le lieu de l'attaque du feu et le fourgon, tout en franchissant la fenêtre, c'est vraiment épuisant. Il faut être souple et avoir une bonne condition physique », témoigne Célia, ici assistée par Erwann, animateur bénévole. En intervention, franchir des obstacles avec tout son équipement n'est pas aisé. L'aide d'un équipier est toujours la bienvenue.


[Wasquehal, Nord, France] À l'occasion de la cérémonie de la Sainte-Barbe, protectrice des sapeurs-pompiers, Célia reçoit l'insigne orange des JSP qui correspond à la troisième année de formation. Sous les yeux de ses proches et des officiels réunis, c'est un moment émouvant et empli de fierté car tous ne sont pas arrivés à ce niveau. Il lui reste encore un an pour obtenir l'insigne verte et ainsi prétendre à passer le brevet.
[Wasquehal, Nord, France] Le déroulage des tuyaux est une technique qu'il faut absolument maîtriser pour gagner du temps et être efficace lors des interventions sur feu.





[Wasquehal, Nord, France] Mathéo, Augustin, Louiselle et Célia, après avoir récupéré le matériel nécessaire pour la mise en place des lances à incendie, écoutent les instructions du chef d'agrès.


[Wasquehal, Nord, France] Louiselle et Célia allument la lance sous le regard du sergent Thomas Serroen qui s'assure que la technique est correctement réalisée lors de l'exercice incendie.


[Wasquehal, Nord, France] Antoine et Jules s'affairent à ranger efficacement le matériel. Le dévidoir est le plus physique. Il faut être coordonné et précis pour enrouler 200 mètres de tuyaux (5 de 40 mètres).


[Wasquehal, Nord, France] Lors d'un exercice incendie, Célia apprend à rouler un tuyau « en O » dans le jargon. Cette méthode permet un pliage optimal, facilitant le vide d'air et la tenue du tuyau.


[Wasquehal, Nord, France] Célia découvre la porte de forcement. Elle utilise une hache tandis que son équipier utilise un Halligan tool. La porte « Dforcible » permet de s'entraîner à l'utilisation de toutes les techniques de forcement, au moyen de tous les outils mis à disposition.


[Wasquehal, Nord, France] Lors d'un exercice dans une ancienne usine, une fois tout alimenté en eau, le binôme constitué de Célia et de Louiselle avance face à l'incendie. L'évolution en situation réelle est différente du fait de l'appréhension, des obstacles et de l'inconnu du lieu.
[Wasquehal, Nord, France] Célia et ses camarades apprennent à installer les bouteilles d'air sur les harnais lors d'une semaine de formation dédiée à l'appareil respiratoire isolé à circuit ouvert (ARICO). Ils doivent savoir faire ce geste machinalement pour être efficaces lors d'un incendie. Même s'ils l'ont déjà vu lors des cours théoriques, ils ne l'ont pas encore expérimenté en situation de manœuvre grandeur nature. Or l'ARICO permet aux sapeurs-pompiers d'évoluer dans un espace toxique constitué de gaz ou de fumées.





[Wasquehal, Nord, France] Un binôme se prépare pour une reconnaissance en situation réelle dans une ancienne usine. Le seul accès est un passage étroit et sombre devant lequel le chef d'agrès évalue la situation avant de donner ses instructions. Les JSP ne savent pas où ils vont, ni ce qu'ils vont trouver, aussi s'équipent-ils de leurs appareils respiratoires.


[Wasquehal, Nord, France] Mathis transmet les informations qu'il a réussi à collecter lors d'une première reconnaissance. Il les décrit sur un plan qu'il a dessiné. Le binôme qui va intervenir à son tour écoute et regarde avec attention. « Les manœuvres sont l'occasion de mettre en pratique toutes nos connaissances  », explique Mathis.


[Wasquehal, Nord, France] Célia franchit un passage sombre, enfumé et inconnu. Il ne faut pas paniquer, et faire confiance à son binôme et au matériel mis à disposition, comme ici au premier plan la ligne guide qui relie l'extérieur à l'équipe en reconnaissance.


[Wasquehal, Nord, France] Un binôme sort un coéquipier lors d'une manœuvre de reconnaissance dans un milieu enfumé. Extraire une victime, ou son camarade qui en a besoin, n'est pas une chose simple. Il existe des techniques de sauvetage du sauveteur.
[Wasquehal, Nord, France] Mathis encourage et félicite Célia après qu'elle ait fini sa manœuvre et sorti un équipier de la zone enfumée. Si tôt leurs exercices terminés, les JSP se réunissent pour un débriefing afin de discerner les points positifs et les axes d'amélioration.





[Wasquehal, Nord, France] Célia aime les jeux vidéo. Dans la chambre de sa maison familiale, elle joue avec ses amis, sa sœur ou toute seule.


[Wasquehal, Nord, France] Célia se fait prendre en photo avec sa bande d'amis. Ils sont heureux de la voir réussir son rêve de devenir sapeur-pompier.
[Wasquehal, Nord, France] Louiselle, 17 ans, et Célia, 16 ans, se sont connues aux JSP où elles se sont inscrites au même moment. Elles sont devenues bonnes amies, et continuent de s'entraîner ensemble pour passer le brevet. Mais ce n'est pas toujours facile pour les JSP de devoir réviser le secourisme et les cours théoriques en incendie alors que leurs amis font des virées entre eux. Ici en arrière-plan, on distingue Élina (la sœur jumelle de Célia), Timmy, 16 ans (un ami d'enfance), et Léa, 15 ans (une autre très bonne amie du collège).





[Wasquehal, Nord, France] C'est le grand jour. L'ensemble des JSP sont rassemblés afin de passer les épreuves incendie pour l'obtention du brevet. En provenance de Wasquehal, de La Madeleine, de Lille et de Bousbecque, ils sont 54 jeunes hommes et femmes à passer le fameux brevet.


[Wasquehal, Nord, France] Après la cérémonie du 8 mai au monument aux morts de la ville, Célia range soigneusement le drapeau qui représente la caserne de Wasquehal. « C'est vraiment un honneur pour moi de représenter la caserne dans des événements comme celui-là », affirme l'adolescente.
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LE PHOTOGRAPHE JOAQUIM DASSONVILLE
Basé à Lille, Joaquim est spécialisé dans le portrait, la photo de reportage et documentaire. Il travaille partout en France et à l'étranger. Il réalise des reportages à caractère humanitaire, social, religieux et s'engage sur des sujets environnementaux. Investi pour certains magazines, agences de presse et de communication, il collabore aussi avec des organismes humanitaires et associations de secours.