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AUTOPSIE D'UNE MÉTÉORITE
LYON, RHÔNE, FRANCE + VIENNE, ISÈRE, FRANCE  •  PHOTOS © ANTOINE MERLET / AGENCE ZEPPELIN
Avant d'être présentée sans risque au public lors de l'exposition « Galerie des donateurs » du Musée des Confluences, à Lyon, la météorite ferreuse de type sidérite IIAB doit être stabilisée chimiquement et physiquement. Provenant du plus grand gisement météoritique de France, situé sur la commune de Saint-Aubin, dans l'Aube, cette masse de 16 kg, sur un gisement estimé à 7 tonnes, est composée de fer, de nickel et de cobalt, et a dû tomber sur Terre il y a 55 000 ans. Aujourd'hui conservée au Musée des Confluences (numéro d'inventaire 1203857), elle commence à se dégrader.

La météorite est chimiquement instable et présente une apparition de produits de corrosion orangés, des gouttelettes liquides et des effritements de surface. Des odeurs caractéristiques « d'œuf pourri » témoignent d'un dégagement de sulfure d'hydrogène H2S. La météorite subit une corrosion pouvant provenir de deux agents : les chlorures et les sulfures/sulfates, naturellement présents dans le sédiment d'enfouissement.

Le Musée des Confluences a fait appel au Centre de restauration et d'études archéologiques municipales (CRÉAM) de Vienne, en Isère, un laboratoire spécialisé dans la conservation-restauration d'objets archéologiques métalliques, dans le but d'arrêter la dégradation de la météorite. Florent Duval, conservateur-restaurateur de biens culturels, s'attèle à la tâche. L'objet subit un traitement de stabilisation chimique par immersion dans une solution chauffée et agitée d'hydroxyde de sodium pendant 5 semaines, suivi de plusieurs rinçages en eau déminéralisée, afin d'éliminer toutes les espèces minérales solubles responsables de la corrosion. La météorite est ensuite consolidée mécaniquement avec une résine acrylique (Paraloïd B72 dans l'acétone), soit par capillarité, soit localement à la seringue pour les plus grosses fissures. De nombreux dépôts de surface sont nettoyés par microsablage aux microbilles de verre, aux brossettes synthétiques montées sur microtour, à la gomme mélamine imbibée d'éthanol et au chiffon microfibre. Un vernis acrylique vient protéger la surface et parachever le traitement de conservation-restauration.
LE PHOTOGRAPHE  ANTOINE MERLET
Photoreporter indépendant, Antoine travaille pour la presse régionale et nationale. Après avoir donné des cours de sport pendant cinq ans, il s'est engagé dans le journalisme, orientant ses travaux vers les luttes sociales. Il aime prendre le temps de comprendre un sujet avant de s'y engouffrer. Exposé aux Rencontres d'Arles en 2017, à la Galerie VU' en 2020, et projeté au festival Visa pour l'image en 2021, il sait sortir de sa zone de confort pour travailler avec des rédactions comme M Le Monde, Télérama, Le Figaro, Libération, La Croix, ou encore Vice.