[Mamoudzou, Mayotte, France, 25 avril 2023]
Au sein du quartier spontané de Kawéni, l'urbanisme n'est pas une mince affaire. Il ne s'agit pas de rénover une ville. mais littéralement de la créer sur des parties constructibles, et de structurer l'activité agricole et renaturer sur les parties inconstructibles. Le ramassage motorisé des déchets est, par exemple, impossible sur de tels escarpements. Malgré des opérations de nettoyage conjointes avec la population, les pluies n'ont de cesse de balayer les ordures qui jonchent le sol. La sensibilisation sur ces problématiques est d'ailleurs largement acceptée par les habitants.
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[Koungou, Mayotte, France, 29 avril 2023]
Dans le quartier de Barakani, où cabanes en tôle se juxtaposent tel un village, nombreuses sont les familles à vivre dans une insalubrité grandissante. Parmi elles, certaines ont pourtant des situations administratives régularisées, avec des enfants qui, souvent, possèdent eux-mêmes des papiers français. Ceux-ci témoignent : « On a déjà été décasé auparavant, alors qu'on avait accès à l'eau et même à l'électricité. Les pouvoirs publiques ont promis de nous reloger dans des conditions de vie dignes et appropriées ». Mais plus de 6 mois plus tard, aucune solution ne leur a encore été proposée.
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[Koungou, Mayotte, France, 29 avril 2023]
Dans le quartier de Barakani, de nombreuses familles vivent dans l'insalubrité. Saïd* témoigne : « Là où j'habite, il n'y a pas d'électricit. Je dois descendre chez des amis pour regarder la télé. (.) Je ne sais pas ce que je vais faire s'ils décasent ma maison, parce qu'il n'y en a pas d'autres à louer. Si je ne trouve pas de nouveau logement, ma famille et moi allons retourner à Anjouan, mais ma mère a passé sa vie ici. Elle vit à Mayotte depuis 1998. Elle n'a rien à Anjouan, Mohéli ou Grandes Comores. Les responsables de Mayotte doivent se réunir pour trouver d'autres solutions. L'opération Wuambushu va provoquer beaucoup de délinquance et de violence. Il faut trouver une autre solution. »
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[Koungou, Mayotte, France, 29 avril 2023]
Dans un banga de Barakani, où l'électricité fait défaut, un réfrigérateur encore fonctionnel est utilisé comme un simple placard. Abdou*, un habitant, témoigne : « Autour de moi, certains ont la nationalité française, d'autres non. Mais même parmi ces Français-là, il y en a qui se sont réunis pour prendre des machettes, brûler des voitures et lancer des pierres sur la police. Ils protestent contre le décasage de leurs maisons. Les événements qui se sont passés à Tzoundzou et Majicavo, ce n'est pas bien. mais voilà ce que provoque l'opération ! Parmi ceux qui ont été chassés de leurs maisons, certains sont de jeunes alcooliques, sans emploi, du coup ils sont énervés et vont faire n'importe quoi.
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