Il est sur toutes les lèvres. Le khat, plante à chiquer, se répand comme de l'or vert au sein d'un pays exsangue. Au nord de Madagascar, le Parc national de la Montagne d'Ambre en fait les frais. Déjà en proie aux prélèvements sauvages de bois, cette forteresse écologique est aujourd'hui la cible des cultivateurs de khat. La fameuse « drogue douce » offre une reconversion rentable pour les petits paysans, et une opportunité à saisir pour les réfugiés climatiques, quitte à enflammer les plus belles forêts.
Depuis une décennie sur la Grande île, ce sont 200 000 hectares de forêt qui partent chaque année en fumée. Installé à Joffreville en 2016, l'entrepreneur français Pierre Kastel est consterné devant l'étendue des dégâts. Comme l'association Graine de Vie avant lui, il œuvre à la reforestation de la zone tampon du parc national. Une prise de conscience générale devra s'imposer pour espérer préserver les écosystèmes, mais la biodiversité ne pèse pas lourd face aux effets délétères de la crise économique.
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