Souvent exclue des systèmes bancaires traditionnels, l'agriculture vivrière constitue un véritable défi financier dans plusieurs pays en développement.
La plupart des organismes de microcrédit rural prêtent ainsi à des taux très élevés, allant de 10 à 25 % par mois, renforçant la précarité des agriculteurs locaux.
Pour y remédier, l'association Zebunet a créé un système de microcrédit à faible taux (de 0 à 12 % annuel) permettant aux familles les plus pauvres de développer leurs sources de revenus.
Présente en Afrique de l'Ouest et dans sept pays à travers le monde, l'ONG prête 50 à 250 € par famille sur une durée de 12 à 36 mois.
Ce capital de départ leur permet d'investir dans une nouvelle activité via l'achat d'animaux ou d'intrants agricoles par exemple.
Le plus souvent les paysans privilégient l'élevage en complément de leur agriculture pour produire de la viande, du lait, des œufs, du cuir ou encore de la fumure.
Dans le cadre de ces agricultures familiales, l'animal constitue une véritable « épargne sur pattes » prenant tout son sens en période d'insécurité alimentaire :
les résidus de récolte nourrissent les animaux à moindre frais, la fumure fournit un engrais naturel et gratuit, et les ventes de l'élevage permettent d'avoir des revenus lors des périodes de soudure.
De plus, dans nombre de pays, posséder des animaux est aussi signe d'une réussite sociale, un gage de sérieux qui permet de valoriser sa place au sein de la communauté locale.
A Madagascar par exemple, être propriétaire d'un ou plusieurs zébus permet de mieux faire entendre sa voix lors des réunions villageoises, ou encore d'avoir une garantie pour financer les études des enfants.
Pour soutenir ces projets, Zebunet s'appuie sur l'expertise de partenaires locaux pour assurer le bon déroulement des activités (formation, suivi des microcrédits et de la rentabilité, soins vétérinaires, etc.).
Cela permet un meilleur accompagnement pour assurer la pérennité et l'autonomie des paysans.
En parallèle, l'ONG finance des projets d'appui auprès de ces mêmes familles, pour limiter l'impact sur l'environnement et avoir une dynamique globale :
valoriser le lisier de porc en installant des biodigesteurs permet de fournir du gaz de cuisine et un engrais de qualité, former les paysans à l'agroforesterie permet de préserver les sols et fournir du fourrage pour le bétail, et promouvoir l'utilisation du compost permet d'amender les terres cultivées.
L'objectif est de soutenir la ruralité locale de manière vertueuse et durable, pour permettre à ces familles d'améliorer leurs conditions de vie avec dignité.
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