Invisible, le méthane s'accumule dans l'atmosphère terrestre de façon inquiétante. Qu'il soit d'origine naturelle ou anthropique, il est le deuxième gaz à effet de serre, et sa responsabilité dans le réchauffement climatique pousse la communauté scientifique à mieux le quantifier.
Forte de quatre décennies de recherches sur l'élévation de la température moyenne de l'atmosphère, et dans le prolongement des accords de Paris, la mission spatiale franco-allemande MERLIN envoie pour la première fois en orbite un puissant appareil d'observation du méthane.
Afin de pouvoir régler précisément cet outil, Cyril Crevoisier (directeur de recherche au CNRS) pilote une grande campagne internationale dans l'arctique européen : MAGIC 2021, l'acronyme de Monitoring of Atmospheric composition and Greenhouse gases through multi-Instruments Campaigns.
En 2021, quatre-vingts scientifiques issus entre-autres du CNRS, du DLR (l'agence spatiale allemande), de l'ONERA (Office national d'études et de recherches aérospatiales), du CNES, ou encore de l'ESA et de la NASA unissent leurs savoir-faire pour approcher au plus près les concentrations des principaux gaz à effet de serre.
Au sol, embarqués dans un ballon stratosphérique ou à bord d'une flotte de trois avions, une quinzaine d'instruments – parfois capricieux – sondent les couches de l'atmosphère lors des rares fenêtres météo qui s'ouvrent aux opérations.
En ligne de mire, les panaches de gaz qui s'échappent des tourbières de la forêt boréale comme ceux des conduites de l'industrie gazière.
Avec une précision encore inégalée dans cette région, MAGIC 2021 permettra d'actualiser les modèles climatiques et d'observer le méthane à l'échelle globale grâce à MERLIN.
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