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Paradis des glaciologues, le site extraordinairement froid et isolé de Concordia (jusqu'à -84°C en hiver) permet de prélever des carottes de glace renfermant un million d'années d'histoire climatique. C'est là aussi que l'ESA étudie les effets du confinement et du manque d'oxygène en vue des futures missions habitées sur Mars. Dumont d'Urville est aussi le terrain des ornithologues qui y étudient les manchots depuis des décennies. Mais organiser des expéditions en Antarctique est incroyablement complexe. Un défi logistique et humain hors-norme impliquant de naviguer pendant des jours parmi les icebergs, de débarquer des centaines de tonnes de vivres et de matériel en hélicoptère, ou encore de faire décoller des avions montés sur skis par -50°C. Mais pour ravitailler Concordia à 1100 km de la côte et de Dumont d'Urville, il n'y a qu'un moyen : le « Raid », un convoi terrestre de tracteurs et de containers, capable d'affronter les vents catabatiques dévalant à plus de 200 km/h les pentes de la calotte glaciaire, de manière quasi imprévisible. L'Antarctique est impitoyable. Et comme si ce n'était pas suffisamment difficile, voilà que depuis deux ans, la banquise se maintient en été. Une véritable barrière de glace, large de plusieurs dizaines de kilomètres, empêche L'Astrolabe, le navire polaire de l'IPEV, d'atteindre Dumont d'Urville. Une catastrophe logistique, scientifique et écologique. Car avec un navire coincé dans la banquise, il faut réaliser des centaines d'allers-retours périlleux en hélicoptère pour acheminer les vivres et le matériel. Les scientifiques manquent de temps pour finaliser leurs travaux et doivent rivaliser d'ingéniosité. Quant aux manchots, ils meurent par centaines, la mer nourricière étant reléguée à 30 km de leurs nids. Thibaut Vergoz
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