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Le 2 novembre 2022 est signé l'accord de paix de Pretoria, mettant fin à deux ans de guerre sanglante entre le Gouvernement éthiopien, allié à l'Érythrée, et les paramilitaires des Tigray Defence Forces (TDF). Les forces éthiopiennes et érythréennes sont accusées par l'ONU et plusieurs ONG d'avoir commis de nombreux crimes contre l'humanité : massacres de masse de civils et viols collectifs généralisés. Le conflit, qui aurait fait 600 000 morts, selon l'Union Africaine, serait le plus meurtrier du XXIème siècle. Alors qu'une année s'est écoulée depuis cette « paix » , la situation n'est pas réglée pour autant : on estime à environ 1 million le nombre de réfugiés en attente d'un retour vers leur région d'origine. La plupart sont issus du Tigré occidental, à l'heure actuelle toujours occupé par la milice nationaliste Fano de l'ethnie Amhara qui s'est alliée au Gouvernement éthiopien pendant la guerre. Malgré l'accord de paix qui prévoit un retour aux frontières régionales d'avant-guerre, la milice ne semble pas prête à plier bagage de cette zone historiquement convoitée. En avril 2023, refusant de rendre ses armes à ses anciens alliés, elle s'est engagée dans un conflit armé contre le Gouvernement fédéral éthiopien, plongeant à nouveau le pays dans l'instabilité politique. Depuis la fin de la guerre, le Premier ministre Abiy Ahmed s'est toujours montré hostile à la mise en place d'une enquête internationale indépendante. Le 4 octobre 2023, la mission d'experts mise en place par l'ONU pour enquêter sur les crimes commis au Tigré a été suspendue, renforçant ainsi l'impunité du Gouvernement éthiopien dans ce conflit qui s'est déroulé loin des regards, et paraît déjà oublié par la communauté internationale malgré son ampleur. Lucien Migné
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