Pour ou contre l'ours ? Un positionnement manichéen qui ne permet plus aucun débat. La solution passera certainement par la voie du milieu.
Le plantigrade réintroduit dans les années 1980 fait aujourd'hui partie du paysage pyrénéen. Il s'y plaît même.
En 2020, selon un rapport du Réseau Ours Brun (ROB), on comptait 64 individus sur le seul territoire métropolitain. Alors il faut faire avec.
C'est le constat de nombreux éleveurs et bergers qui, même si leurs bêtes se font tuer, ont su pondérer leur avis sur le sujet.
À Ourdouas, dans la vallée du Biros en Ariège, des chercheurs du laboratoire Géode (CNRS, Toulouse) s'intéressent aux interactions entre les pratiques pastorales et le comportement des ours.
Alice Ouvrier a fait de cette étude l'objet de sa thèse, elle a ainsi rencontré ceux qui vivent et travaillent sur l'estive.
Là-haut, les attaques sont récurrentes, et elle essaye de trouver une solution pour améliorer la cohabitation des éleveurs et du prédateur.
Elle doit prendre en compte les exigences du terrain, les caprices de la météo, les soins apportés aux troupeaux, la mise en place d'abris d'urgence, l'angoisse du berger et le sentiment des éleveurs d'être mal compris du grand public :
« La présence de l'ours est trop souvent idéalisée et personne ne sait vraiment comment nous travaillons sur ces terrains escarpés, la plupart du temps dans le brouillard.
En Ariège, aucune estive ne ressemble à une autre. C'est un territoire sauvage et difficile », témoigne l'un des éleveurs qui doivent sans cesse s'adapter.
Mais que fait l'État pour les aider à protéger leurs troupeaux ? En quoi consistent les mesures d'effarouchement de l'Office français de la biodiversité (OFB) mises en place sur cette estive ?
Quelle est la fréquence des passages de l'ours ? Peut-on identifier les prédateurs ? Le rôle des patous est-il suffisant ?
Voilà qui ouvre d'autres pistes au débat. Là est d'ailleurs l'une des plus-values des chercheurs sur le terrain.
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