Ils ont tout retourné. Il n'y a plus de cultures, les derniers arbres meurent, l'horizon est sens dessus dessous. Ceux qui travaillent ici, à Batambaye, ont tourné leur regard vers le bas, vers le sol. Ils cherchent de l'or. Sous le soleil guinéen, les hommes descendent dans de profonds boyaux étouffants, les enfants concassent des bennes de minerai et les femmes lavent des mètres cubes de sable et de terre. Un processus fastidieux, réalisé dans des conditions dantesques, où la vie vaut moins que l'espoir de faire fortune.
Chaque année, la Guinée produit 8 à 10 tonnes d'or par le biais de grandes sociétés minières, mais l'orpaillage artisanal passe sous les radars officiels. D'importants revenus sont pourtant générés par ce secteur informel, et ce d'autant que la valeur de l'or ne cesse de monter depuis plusieurs années. Mais si la croissance économique est visible dans le district de Siguiri, le développement est au point mort. Ainsi, en délaissant l'agriculture vivrière, c'est toute une société rurale qui creuse sa tombe.
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