[Kédougou, Sénégal]
Fatoumata Keita travaille au district sanitaire de Kédougou. Dans son quartier, comme cela existe partout au Sénégal, elle est la personne référente en ce qui concerne l'aide aux familles, celle à qui on peut se confier pour évoquer les problèmes du foyer. Le plus souvent, elle fait du porte-à-porte pour rencontrer les personnes pudiques, ou qui n'ont pas forcément assez d'argent pour se soigner. « Sur les sites miniers, des femmes qui allaitent meurent, des femmes qui accouchent meurent. Les gens qui boivent l'eau du fleuve ont mal au ventre, urinent du sang, et certains enfants souffrent de diarrhées aiguës », rapporte Fatoumata.
|
|
[Kédougou, Sénégal]
Bobo Sisoro, 50 ans, est l'une des rares femmes à travailler au fond des mines, et ce depuis son plus jeune âge. Opérée de la hanche, le corps meurtri, elle souffre en permanence de problèmes pulmonaires. Le médecin lui a donné un masque contre la poussière, mais celui-ci s'est déchiré et elle n'en a plus. Dès qu'elle rentre du travail, elle est obligée de boire du lait pour se sentir mieux. Depuis plusieurs semaines, elle vomit du sang tous les jours. Un médicament lui a été donné, et elle commence à se rétablir, mais dès la fin du ramadan, elle retournera dans les mines pour subvenir aux besoins de son époux, malade lui aussi.
|