[Maintenon, Eure-et-Loir, France]
En vue de la dépose d'un décor mural en cuir du XVIIIème siècle, les clous du galon en cuir qui le bordent sont minutieusement retirés. Collé et cloué au XIXème siècle, ce galon d'une longueur de 100 mètres devra, après restauration, être reposé à l'identique. Au total, près de 2000 clous vont être retirés.
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[Moirans, Isère, France]
Céline Bonnot-Diconne intervient à plat, recto et verso. Les déchirures sont consolidées par la face en comblant des crevasses avec une pâte souple et réversible. Les anciennes restaurations, souvent inadaptées et dégradées, sont minutieusement retirées pour appliquer de nouveaux matériaux plus stables dans le temps.
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[Moirans, Isère, France]
Lorsqu'elles arrivent à l'atelier, les œuvres ont fréquemment déjà subi des restaurations, souvent abusives et débordantes. Ici, sur le cuir doré polychrome, un coton imbibé d'un solvant soigneusement sélectionné permet de retirer un repeint.
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[Maintenon, Eure-et-Loir, France]
Restaurés en atelier, les décors en cuir doré polychrome sont remis à leur place sur les murs de la salle à manger du château. Ici, Marie Heran et Céline Bonnot-Diconne manipulent avec délicatesse ces fragiles décors du XVIIIème siècle.
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[Lyon, Rhône, France]
Restauration d'une déchirure avec du papier japonais et de la colle. Les restaurateurs utilisent des colles naturelles qui sont très puissantes. Lorsqu'ils ne peuvent pas utiliser d'eau, ils emploient des colles synthétiques, comme la tylose et l'hydroxypropylcellulose, qu'ils mélangent avec d'autres solvants, type alcool ou acétone. Enfin, ils utilisent des colles animales comme la gélatine pour restaurer les parchemins.
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[Lyon, Rhône, France]
Consolidation des déchirures avec des patchs temporaires de papier japonais sur la face avant d'un plan du XVIIIème siècle avant de le dédoubler. « On part d'un document usé, maltraité et endommagé afin de le rendre consultable, manipulable et lisible. L'objectif n'est pas de le rendre beau, mais plutôt de lui offrir une seconde vie, une forme de pérennité », illustre Béatrice Bert, responsable de l'atelier de restauration.
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[Lyon, Rhône, France]
Découpe manuelle de bandes de papier japonais afin de consolider un ouvrage ancien. « Certaines restaurations tiendront 10 ans, et d'autres une soixantaine d'années. Cela dépend aussi de l'utilisation des documents, s'ils sont consultés tous les jours, et encore une fois, s'ils sont maltraités », prévient la restauratrice.
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[Lyon, Rhône, France]
Sur un calque du XXème siècle avec dessin au crayon noir, Garance Ricol, stagiaire aux Archives municipales et étudiante à l'École de Condé, consolide une déchirure avec de la colle et du papier japonais. « Dans notre métier, l'avant/après est particulièrement gratifiant », témoigne Béatrice Bert, responsable de l'atelier.
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[Lyon, Rhône, France]
Aldo Peaucelle observe un tableau de l'École lyonnaise avec une caméra infrarouge reliée à un ordinateur. En passant à travers les couches supérieures de la peinture, le spectre infrarouge permet de déceler les éventuelles traces de carbone qui pourraient constituer un dessin préparatoire réalisé à la mine de plomb, au bâton de fusain, ou encore au crayon de graphite. Il permet aussi de distinguer des repentirs, voire un autre tableau peint en dessous. « Il n'est pas rare qu'un client reste à mes côtés pour observer et comprendre son tableau », rapporte le restaurateur.
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[Lyon, Rhône, France]
Anna Rota, Émeline Vigier et Aldo Peaucelle se concertent pour trouver le meilleur traitement d'une œuvre à restaurer. Aldo prend des notes afin d'établir un protocole d'intervention qu'il soumettra ensuite à son client. « Nous travaillons autant pour des particuliers que pour des musées et diverses institutions. Cela peut coûter très cher si l'on y passe beaucoup de temps. Mais accorder 3 ou 4 heures sur le nettoyage d'un tableau vraiment spectaculaire, multiplié par 70 euros de l'heure, cela ne représente pas une somme astronomique », pondère le restaurateur.
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[Lyon, Rhône, France]
Anna Rota, restauratrice et historienne de l'art, prépare un gel pour nettoyer un tableau. Elle mélange les différents matériaux avec un agitateur électrique afin d'homogénéiser le gel. « Après de multiples collaborations en Italie et en France, Anna Rota apporte énormément à l'atelier avec ses grandes connaissances en chimie, permettant d'avancer sur des techniques encore peu connues pour le reste de l'équipe », précise son employeur.
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[Lyon, Rhône, France]
« D'abord on décrasse, puis on dévernit », explique Aldo Peaucelle qui s'attèle ici à un tableau représentant un jeune postier (signé « Chapponet » et daté fin XIXème début XXème). Il emploie un bâtonnet qui porte à son extrémité un tampon d'ouate préalablement trempé dans un mélange de solvants pour dissoudre les salissures. « Ça peut être de la poussière, de la nicotine, des éclaboussures… », explique le restaurateur.
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[Lyon, Rhône, France]
Aldo Peaucelle dégage mécaniquement du papier collé sur Ne jugez pas – ne jugez plus, une œuvre de Ben (1978). Sous loupe binoculaire pour travailler avec précision, il ramollit les résidus avec un bâtonnet humide avant de les retirer au scalpel.
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[Lyon, Rhône, France]
« Sur une peinture représentant un paysage (XXème siècle), Aldo Peaucelle reconstruit la structure manquante d'une lacune de couche picturale à l'aide d'un mastic. Pour mieux voir les reliefs, le restaurateur travaille en lumière rasante.
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[Paris, France]
Réflectographie infrarouge d'une œuvre de Camille Pissarro, Diligence à Louveciennes (1870, Musée d'Orsay), placée devant la caméra Osiris équipée d'un détecteur InGaAs, sensible aux grandes longueurs d'onde (> 1000 nm). L'enregistrement des radiations infrarouges (de 900 à 2000 nm) met en évidence les éléments à base de carbone au travers des couches de peinture visibles, alors que dans ces longueurs d'onde (1 à 2 µm), la plupart des pigments sont transparents. Non invasive, cette technique permet d'observer et d'étudier certaines techniques, comme des dessins sous-jacents, les traçages initiaux d'une composition, ou bien encore des repentirs, et peut apporter des arguments lors des questions d'attributions.
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[Paris, France]
Prise de vue en fluorescence d'ultraviolets (UV), entre 350 à 400 nm, d'une œuvre de Camille Pissarro, Diligence à Louveciennes (1870, Musée d'Orsay). La peinture est placée sur un chevalet devant l'appareil photo muni d'un filtre (qui élimine les radiations supérieures à 420 nm) sous un éclairage UV. Non invasive, cette technique permet d'étudier la propension qu'ont certains matériaux à émettre une fluorescence visible sous éclairage UV, particulièrement les vernis composés de molécules organiques. La photographie obtenue permet de juger l'état de conservation de surface de l'œuvre, de localiser l'étendue des restaurations déjà effectuées en surface, ou d'identifier certains pigments qui ont une fluorescence caractéristique.
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[Paris, France]
Laurence Clivet, radiologue spécialiste des objets du patrimoine, positionne la source de rayons X à 3 mètres derrière l'œuvre de Camille Pissarro, Diligence à Louveciennes (1870, Musée d'Orsay). Elle placera ensuite des films radiographiques devant l'œuvre avant de les exposer aux rayons X. La séance se déroule dans une casemate, un espace blindé pour empêcher la diffusion des rayons X lors du tir. Imagerie par transmission, la radiographie offre un cliché dont le contraste dépend à la fois de l'épaisseur et du coefficient d'atténuation des structures traversées. « Plus le résultat est clair, plus la matière est dense et plus il faut de kilovolts pour la traverser », résume la radiologue.
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[Paris, France]
Après leur exposition aux rayons X, les films radiographiques sont développés en argentique sous lumière rouge. Ici, Laurence Clivet, radiologue spécialiste des objets du patrimoine, vérifie sur le négatoscope (panneau de rétro-éclairage) la netteté du cliché et le contraste obtenu sur L'aigle et la femme de Sestos, une œuvre d'Antoine Caron (1580, Musée national de la Renaissance). La radiographie, en peinture de chevalet, est une technique non invasive qui permet de visualiser la structure du châssis ou des panneaux de bois, des assemblages, des changements de dimensions, mais également d'obtenir des informations sur la technique d'exécution de la peinture et sur l'état de la couche picturale.
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[Versailles, Yvelines, France]
Xavier Beugnot ôte un repeint à l'aide d'un scalpel sur la peinture tandis que Marie-Ange Laudet-Kraft dépose délicatement sa main sur l'œuvre afin de vérifier l'état de la peinture. Sur cette toile de 12m², considérée comme le plus grand portrait français du XVIIème siècle qui subsiste, la phase de réintégration picturale, ou « retouche », s'annonce importante.
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[Versailles, Yvelines, France]
Installée sur un échafaudage, Marie-Ange Laudet-Kraft nettoie le tableau avec un petit tampon d'ouate imbibé d'un mélange de solvants sélectionnés pour dissoudre progressivement les repeints et l'épais vernis qui, avec le temps, recouvraient l'œuvre d'un voile opaque. Il faudra attendre plusieurs semaines et l'évaporation des solvants avant de traiter la toile.
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[Paris, France]
Un chapiteau du XVIème siècle provenant de la rue de Rivoli à Paris, conservé au Musée national de la Renaissance, est en cours de nettoyage. Des croûtes noires, composées de diverses particules en suspension qui se sont déposées sur l'œuvre, sont amincies par microsablage. La finesse de l'abrasif nécessite un équipement de protection intégrale.
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[Paris, France]
Sur le chapiteau encrassé, Charlotte Tournillac, restauratrice stagiaire, poursuit peu à peu l'élimination des restes de croûtes noires au moyen d'un laser. Le faisceau pulvérise les dépôts tout en respectant l'épiderme de la pierre. L'emploi du laser s'effectue dans une pièce dédiée, et nécessite de se protéger avec des lunettes et un aspirateur mobile.
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[Paris, France]
Une restauratrice dégage un repeint brun sur une terre cuite de Johann Heinrich Dannecker figurant Les Trois Parques (1794, Musée du Louvre). Seul l'emploi d'un scalpel sous lunettes loupes permet de réaliser cette intervention très délicate. La suppression de cette couche met en évidence la finesse du relief, mais également d'anciennes réparations qui feront l'objet de retouches.
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[Paris, France]
Sur un buste figurant Voltaire du sculpteur Peter-Anton Von Verschaffelt (1760, Musée du Louvre), l'épaule était traversée par une fissure légèrement ouverte. Après un nettoyage du marbre, la fissure a été comblée avec un matériau adapté, puis retouchée de manière à devenir presque invisible : un œil expert décèlera toutefois la restauration sans difficulté.
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[Paris, France]
Azzurra Palazzo, restauratrice de sculptures, nettoie la polychromie originale d'un panneau représentant L'Annonciation (Musée national de la Renaissance). Délicate, cette opération nécessite l'emploi de lunettes loupes. À la fenêtre se détachent la rue des Pyramides et le pavillon de Marsan.
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[Paris, France]
Charlotte Tournillac, restauratrice stagiaire, nettoie un élément de retable figurant Le Portement de Croix (Musée national de la Renaissance). L'œuvre était couverte d'une cire teintée très épaisse, nuisant à l'appréciation des reliefs, et de la polychromie originale ainsi décelée.
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[Lyon, Rhône, France]
Afin d'étudier les décors à travers la masse vitreuse, il faut d'abord retirer la crasse accumulée au fil du temps. « Ces panneaux de verre ont été peints et dorés, puis montés dans un encadrement en bois peint. Le verre permet d'amplifier la diffusion de la lumière et donne un éclat particulier au décor sous-jacent », décrit le restaurateur.
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[Lyon, Rhône, France]
L'observation de la matière à l'échelle microscopique permet d'identifier et de comprendre les processus physico-chimiques responsables de l'altération des objets. Ici, Louis Lecoubet, conservateur-restaurateur de biens culturels, utilise un microscope digital pour observer l'état du film de peinture situé au revers du verre.
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[Paris, France]
Déa Jaïs, doctorante à l'Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie, effectue une mesure d'épaisseur sur un vitrail provenant de Choisy
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[Paris, France]
Observation d'un détail de l'œil de saint Laurent sur un vitrail de Notre-Dame de Paris avec un microscope afin de repérer les zones les plus intéressantes à analyser.
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[Paris, France]
Astrid Tazzioli, doctorante au C2RMF, place un vitrail de Notre-Dame de Paris face à l'accélérateur de particules. Le faisceau qui s'en extrait excite les atomes de la cible dont les émissions secondaires sont analysées grâce à un détecteur de particules rétrodiffusées (RBS), un détecteur de rayons X (PIXE), et un détecteur de rayonnement gamma (PIGE). Ces émissions permettent d'identifier les éléments chimiques dans les couches superficielles de l'objet, et ainsi de raconter son histoire.
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[Paris, France]
Astrid Tazzioli, doctorante au C2RMF, note les emplacements du vitrail de Notre-Dame de Paris analysées par l'accélérateur de particules, dont la console de contrôle affiche, ici en arrière-plan, différents spectres et cartographies analytiques. Son sujet de thèse porte sur « l'optimisation de l'imagerie du nouvel accélérateur Grand Louvre d'analyse élémentaire (AGLAÉ) et son application à l'étude non-destructive des dépôts présents sur les vitraux de Notre-Dame de Paris. »
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[Saint-Genis-les-Ollières, Rhône, France]
Certains vitraux ont été détériorés lors d'une précédente restauration, lorsque la pose d'un vernis mal cuit a décollé la grisaille sous-jacente.
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[Saint-Genis-les-Ollières, Rhône]
Annick Louradour, maître verrier, travaille sur la table de montage des vitraux. Chaque pièce de verre est sertie avec un profilé en plomb.
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[Saint-Genis-les-Ollières, Rhône, France]
Un vitrail est mastiqué sur ses deux faces afin d'assurer l'étanchéité entre le verre et le plomb. L'excédent de mastic est ensuite enlevé, comme ici, avec de la sciure de bois.
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[Lyon, Rhône, France]
Marie Ypres, apprentie, fixe des attaches en rosette sur la « vergette », une barre métallique renforçant la rigidité des panneaux du vitrail, celui-ci figurant saint Jean donnant la communion (par Lucien Bégule, 1901).
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[Reims, Marne, France]
Laurent, artisan couvreur, plâtre les fonds de chéneau avant de mettre en œuvre des chéneaux en plomb. Le glacis en plâtre permet d'atténuer (ou de gommer) les aspérités de la pierre. Afin d'éviter tout contact entre le plomb et le plâtre, un papier d'interposition dit « papier anglais » est installé.
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[Reims, Marne, France]
Un sculpteur taille une pierre calcaire neuve à l'aide d'un ciseau et d'une massette. Il respecte un tracé qui reproduit exactement les lignes et les proportions de l'original. Sur la cathédrale, les parties hautes étaient particulièrement encrassées, et l'épiderme de certaines pierres présentaient des desquamations importantes.
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[Reims, Marne, France]
Sur un établi, Laurent, artisan couvreur, façonne une coquille en plomb sur une matrice en cuivre. Derrière-lui se dessinent les arcs-boutants.
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[Reims, Marne, France]
Un artisan soude du plomb sur le fond de chéneau en plomb. Lors de cette opération, il utilise un masque filtrant les vapeurs toxiques de plomb.
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