L'Agave salmiana pousse spontanément sur l'Altiplano potosino-zacatecano. Comme toutes les autres espèces d'agave, il meurt peu de temps après sa floraison. Ainsi, en coupant la hampe florale (quiote) lorsqu'elle se met à pousser, les paysans concentrent le taux de sucre dans le cœur de la plante qu'ils viendront récolter deux ans plus tard.
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Après 10 à 14 ans de croissance, les agaves arrivent à maturité. Les desviradores coupent leurs feuilles acérées à l'aide de machettes, tandis que les tumbadores (ici au deuxième plan) détachent les cœurs de leurs racines. Autrefois récupérées pour faire des cordes, ces feuilles sont désormais laissées sur place, à l'instar du sisal supplanté par le plastique.
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Un cueilleur transporte un cœur d'agave à l'aide d'une brouette. Pour manipuler ces piñas, il convient de se protéger du suc qui, à l'état naturel, est irritant pour la peau.
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Les cœurs d'agave sont chargés dans le camion de la mezcalera. À maturité, un cœur pèse en moyenne 60 kg, mais certains peuvent atteindre 300 kg.
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Dans la mezcalera, les cœurs d'agave sont déchargés, puis jetés directement par la trappe située dans le toit d'un four.
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Une citerne permet de chauffer l'eau qui sera transformée en vapeur pour cuire les cœurs d'agave, et ce pendant une semaine.
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La cuisson des cœurs d'agave dure une semaine. Pendant ce temps, la porte du four en briques est fermée à l'aide de planches de bois et colmatée par des fibres d'agave séchées après broyage.
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Après une semaine de cuisson, les cœurs d'agave sont devenus bruns, et de leur allure confite se dégage une puissante odeur de caramel. Ils sont sortis du four à l'aide de crocs et de fourches.
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Les cœurs d'agave sont broyés dans un premier pressoir. Deux meules en pierre sont actionnées par un moteur électrique pour extraire le suc des fibres végétales.
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Les cœurs d'agave sont broyés une seconde fois dans un autre pressoir grâce à une grande meule en pierre mue par un vieux tracteur (autrefois un cheval).
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Le sirop d'agave (aguamiel) est stocké pendant deux jours pour sa fermentation dans une cuve en inox abritée du soleil et de la pluie, mais largement aérée. Ce processus biologique est assuré par les bactéries ambiantes auxquelles on ajoute des levures naturelles qui font la « signature » de la mezcalera. Il sera ensuite envoyé par des canalisations vers un alambic.
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Une fois fermenté, le sirop est distillé dans un alambic en cuivre. Il en ressort un liquide translucide et incolore : le mezcal, une eau-de-vie qui titre d'abord à 70 % d'alcool. Au fur et à mesure de la chauffe, le taux d'alcool diminue, permettant au maître distillateur d'atteindre les 39 à 37 % attendus. Dès lors ici, il faut compter 30 à 35 kg de cœurs d'agave pour produire 1 litre de mezcal.
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Une fois distillé, le mezcal est pompé dans une cuve connectée à la station de remplissage des bouteilles. Ici, le mezcal a été préalablement élevé en fût de chêne blanc, 6 mois pendant lesquels ses arômes se sont arrondis. Ce « mezcal reposado », à la teinte jaunie par le bois, titre à 39 degrés d'alcool.
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Il faut compter 30 à 35 kg de cœurs d'agave pour produire un litre de mezcal Júrame. L'étiquetage et le conditionnement des bouteilles sont entièrement faits à la main par des habitants du village d'Estación Ipiña, notamment des jeunes. Cela leur donne un coup de pouce pour financer leurs études.
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