Le processus naît au cœur de la forêt, de celles que l'Office national des forêts (ONF) gère avec rigueur. Chaque chêne est minutieusement sélectionné pour sa texture et ses propriétés, un matériau noble pour des tonneliers exigeants. Ce bois est alors transformé en merrains, des planches sciées avec précision, puis séchées avant d'être façonnées en douelles. Assemblées pour former un fût, ce sont ces pièces qui imprimeront leurs arômes subtils aux futurs crus.
Dynamisé par une demande croissante à l'international et un intérêt constant pour le vin sur la scène nationale, les productions de barriques vont bon train. La barrique neuve est en vogue depuis les années 1980, même si elle est aujourd'hui challengée par l'augmentation du prix du bois. D'années en années, la profession se modernise, mais la demande en main d'œuvre continue d'augmenter. Une tendance à laquelle répond l'École de tonnellerie de Bordeaux-Gironde, à Blanquefort, en formant des jeunes et moins jeunes à cet art ancestral. Guidés par des maîtres chevronnés, les apprentis doivent tailler le bois avec précision, assembler chaque pièce avec méticulosité. Ainsi naissent les vocations pour garantir aux vins de Bordeaux un écrin de qualité, presque une œuvre d'art.
Entre tradition et innovation, le mariage prend vie dans les ateliers de chauffe. Les braises enrichissent le chêne sans altérer sa finesse, révélant le potentiel aromatique de chaque barrique. Procédé artisanal pour les uns, industriel chez les autres, la tonnellerie propulse chaque millésime vers l'excellence à la française.
Nicolas Mathys
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