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MONACO EXPLORATIONS MISSION OCÉAN INDIEN
SEYCHELLES & MAURICE © NICOLAS MATHYS / ZEPPELIN / EXPLORATIONS DE MONACO - RÉAL. STÉPHANE DUGAST
Conduire partout dans le monde des missions collaboratives internationales qui articulent recherche scientifique, médiation auprès des publics et coopération gouvernementale, c'est le credo de la Société des Explorations de Monaco via la mise en œuvre d'actions de terrain tournées plus particulièrement vers la protection de la mégafaune, la protection des coraux, les nouvelles technologies d'exploration et le développement des aires marines protégées. Réalisée dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030, la dernière expédition de Monaco Explorations s'est déroulée d'octobre à novembre 2022 en océan Indien entre les îles de La Réunion, de Maurice et des Seychelles. Immersion aux côtés des chercheurs, des artistes, des marins, des cinéastes, des plongeurs, des photographes et des acteurs de la société civile embarqués dans cette expédition internationale d'envergure. Il s'agissait pour tous in fine de comprendre, de partager et de se mobiliser autour de l'océan, ce bien commun de l'Humanité.

• Comprendre, analyser et évaluer l'état et le fonctionnement écosystémique de la zone explorée par une approche scientifique globale, basée sur les sciences de la durabilité.
• Partager les enjeux et les connaissances avec le plus grand nombre. Inciter à l'engagement.
• Mobiliser les gouvernements par l'action diplomatique, en mettant à disposition les informations et résultats de la mission pour contribuer à une gestion durable des espaces maritimes.
Aldabra, l'atoll de la biodiversité

Déplacement officiel de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco sur l'atoll Aldabra, situé à l'embouchure nord du canal du Mozambique. Classé site Ramsar, l'atoll répond à la Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau. Inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, cette réserve naturelle stricte abrite également la plus grande population de Tortues géantes des Seychelles.
Visite princière du navire océanographique

S.A.S le prince Albert II de Monaco clôture sa visite de l'atoll d'Aldabra par un embarquement sur l'Agulhas II, le navire océanographique affrété pour la mission « Océan Indien » par les Explorations de Monaco.
Seychelles, rencontre au sommet

Le président de la République des Seychelles, Wavel Ramkalawan, réceptionne S.A.S le prince Albert II de Monaco au palais présidentiel. Le souverain monégasque, alors en visite d'État, vient de découvrir l'atoll d'Aldabra, l'un des plus extraordinaires sanctuaires marins et sous-marins au monde.
Coraux, ces joyaux de l'océan

Sur l'atoll d'Aldabra, des scientifiques spécialistes du corail ont œuvré pendant la mission « Océan Indien » déployée en octobre-novembre 2022 par Monaco Explorations. L'occasion pour les plongeurs-chercheurs de prélever des échantillons de coraux en vue de les conserver, de les étudier, de les cultiver et même de constituer un conservatoire mondial du corail. Fortement menacés par les changements climatiques, les récifs coralliens sont en effet plus que jamais des joyaux de l'océan à protéger.
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Paréo, les classes bleues

Inaugurée dans le cadre du projet Paréo (pour « PAtrimoine RÉcifal de l'Océan Indien entre nos mains »), l'Aire marine éducative (AME) de l'île de Curieuse est devenue la salle de classe à ciel ouvert d'écoliers des Seychelles. Un support pédagogique grandeur nature pour sensibiliser les scolaires locaux aux récifs coralliens, à leurs beautés et aux dangers qui les menacent. Un projet coordonné par l'Institut de recherche français pour le développement (IRD), en collaboration avec la Seychelles Parks and Gardens Authority (SGPA) et notamment soutenu par les Explorations de Monaco.
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Agulhas II, la jeunesse monte à bord

Lors de sa dernière journée d'escale à la capitale seychelloise, l'Agulhas II, navire-support de la mission « Océan Indien » organisée par Monaco Explorations, accueille de nombreux scolaires en provenance d'écoles de toutes les îles Seychelles, dont Perseverance Secondary School, l'école Paréo de Baie Sainte-Anne ou encore l'International School Seychelles. « Notre mission ne consiste pas seulement en un programme scientifique dense et pluridisciplinaire, il s'agit aussi pour nous de valoriser les contenus acquis durant toute cette campagne d'exploration. Des connaissances que nous aimons à partager, à vulgariser au plus grand nombre et qui sait, faire naître des vocations de scientifiques ! », explique Gilles Bessero, directeur des Explorations de Monaco et chef de la mission « Océan Indien ».
Saya de Malha, l'or vert des Mascareignes

Bienvenue à bord de l'Agulhas II, navire-support de la campagne océanographique déployé par Monaco Explorations durant l'automne 2022 en océan Indien. Cap sur le banc de Saya de Malha, situé entre les îles Seychelles et Maurice, afin d'y explorer un vaste herbier sous-marin, un « or vert » qui pourrait se révéler fort utile à étudier, à connaître et à gérer à l'heure où le climat se dérègle un peu partout sur Terre. Saya de Malha est d'autant plus sensible que cette zone maritime est gérée conjointement par les Seychelles et Maurice, deux États tournés de fait vers l'économie bleue.
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Mission océanographique, la symphonie des couleurs

Environ 350 espèces de mollusques sont inventoriées, 300 espèces de crustacés et 100 espèces d'algues sont ramenées à bord, triées et examinées à la loupe binoculaire. D'ores et déjà trois spécimens de gastéropodes et un crustacé sont considérés comme des espèces nouvelles, c'est-à-dire jamais décrites par les taxonomistes. Deux espèces emblématiques, le gastéropode Conus primus et le bénitier Tridacna rosewateri, sont « re-découvertes » sur le site de Saya de Malha. Une « moisson » de spécimens qui va occuper les spécialistes pendant les cinq années à venir compte tenu de l'ampleur de cette mission océanographique.
Zoom sur la bathysonde CTD : immersions profondes

La bathysonde CTD (Conductivity Temperature Depth) est emblématique des campagnes océanographiques modernes. Cet outil permet d'acquérir des données physiques et chimiques le long d'une colonne d'eau allant de la surface jusqu'à 4000 mètres de profondeur.
Zoom sur le programme BGC-Argo : prendre le pouls de l'océan

Lancé en 2016, le programme BGC-Argo (IMEV) vise la mise en place d'un réseau de 1 000 flotteurs-profileurs nouvelle génération mesurant six variables additionnelles, mais essentielles à la compréhension des processus bio-géochimiques. À savoir : les concentrations de la chlorophylle, des particules en suspension, de l'oxygène dissous et du nitrate, le pH et l'éclairement sous-marin. Ils complètent la flotte de 3 000 flotteurs-profiteurs qui dérivent déjà dans l'océan.
Zoom sur le projet 4Sea : la cartographie low-cost efficiente

Le projet 4Sea (Ifremer) vise à démêler les impacts combinés des activités humaines sur les côtes, et du changement climatique sur les écosystèmes marins de l'ouest de l'océan Indien. Il propose de réduire le coût de l'acquisition de données scientifiques pour les pays ne disposant pas d'une flotte de navires océanographiques. Une science low-cost d'autant plus indispensable que les États insulaires sont fortement impactés par le changement climatique. La biodiversité et les habitats des écosystèmes côtiers diminuent constamment tandis que la croissance démographique se concentre sur les littoraux, avec désormais 8 personnes sur 10 qui habitent à moins de 100 kilomètres de la côte.
Zoom sur le projet Madcaps : la « pêche » aux microplastiques

Collecter et étudier les microplastiques en haute mer, tel est l'objectif phare de Madcaps, un projet de recherche scientifique déployé dans le cadre de la mission « Océan Indien » orchestrée par Monaco Explorations en octobre et novembre 2022. Un sujet à forts enjeux tant la pollution dans nos océans, combinée aux effets du réchauffement climatique, serait dramatique pour les récifs coralliens.
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ÉCHO DES LABOS #1         

 Trois chercheurs d'excellente humeur



À bord de l'Agulhas II situé au banc de Saya de Maya, les opérations se sont succédé toute la nuit avec les mises à l'eau de la drague, des filets ou encore de la rosette. Si les scientifiques qui étaient de quart cette nuit sont partis se coucher, ceux de quart de jour débarquent au laboratoire du navire. Ce matin, nous retrouvons trois chercheurs d'excellente humeur : Francis Marsac (IRD), chef des opérations scientifiques de la mission « Océan Indien », Laure Corbari, spécialiste des crustacés (MNHN), et Frédéric Ménard, spécialiste des écosystèmes marins tropicaux (IRD).

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #2   

 Lumière sur le Conus primus



Philippe Bouchet est malacologiste (spécialiste des mollusques), et professeur au Muséum national d'histoire naturelle. Ce jour-là, à bord de l'Agulhas II naviguant en plein cœur de Saya de Maya, il tient dans ses mains le deuxième spécimen connu au monde de Conus primus. Ce mollusque gastéropode a été décrit pour la première fois en 1990 par deux Allemands, Röckel & Korn, sur la base d'un spécimen collecté par une expédition soviétique en 1988.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #3   

 Gwen et le projet Madcaps



L'Agulhas II navigue à proximité du banc de Saya de Malha. Biologiste et cheffe du projet Madcaps, Gwennaïs Fustemberg s'apprête à envoyer un filet manta par-dessus bord. Avec une maille de 500 microns, ce filet collecte les microplastiques à la surface de l'eau. Il doit permettre de comprendre leur distribution dans l'océan Indien occidental, mais aussi d'identifier les microorganismes qui se développent dessus. Il s'agit in fine de savoir si ces microplastiques sont vecteurs de pathogènes au corail.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #4   

 Un chalut plein d'ophiures



15 heures pont n°3 de l'Agulhas II, dernier jour sur le banc de Saya de Malha. Un chalut vient juste de remonter des animaux vivant à 280 mètres de profondeur. Les opérations de tri peuvent démarrer afin de classer les spécimens par familles et par espèces. Tous les scientifiques disponibles sont sur le pont, dont Laure Corbari, chercheuse au Muséum national d'histoire naturelle, spécialisée dans les crustacés.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #5      

 La navigation lunaire du ROV



Pont arrière de l'Aghulas II, 11 heures tapantes. Robert Laaser, pilote du drone sous-marin (ROV, Marine Solutions), raconte la dernière plongée à 540 mètres et presque « 20 000 lieues sous les mers… ». Il est un explorateur au service des scientifiques, telle Sheena Talma, biologiste et consultante indépendante (Nekton, Save Our Seas) qui suit l'intégralité des plongées du ROV depuis le début de la mission « Océan Indien ».

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #6      

 Une gueule de fourchette



Frédéric Ménard, spécialiste des écosystèmes marins tropicaux (IRD), est intrigué par un drôle de poisson qui, ce matin-là, a été récolté à 230 mètres avec le chalut à perche. Il constate d'ores et déjà que sur cette zone benthique, il y a une diversité intéressante d'espèces, mais pas une grande abondance d'organismes. La discussion file bon train quand débarque Céline Dimier, ingénieure de recherche CNRS à l'Institut de la Mer.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #7   

 Bip… un flotteur récalcitrant



Pont arrière de l'Agulhas II. Moins zen que le reste de l'équipe, Thomas Jessin a l'oreille littéralement collée au flotteur. Il attend le bip, qui signifie le bon fonctionnement de l'engin. « Bip ! » la manip est lancée ! À l'origine de ce programme international de flotteurs BCG-Argo, Hervé Claustre, directeur de recherche au CNRS basé au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV).

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #8   

 Le souverain monégasque à Aldabra



Entretien sur le vif avec S.A.S le prince Albert II de Monaco qui s'est rendu, les 26 et 27 octobre 2022, sur l'atoll d'Aldabra. « C'est un lieu extraordinaire ! Je rêvais de venir ici depuis des années. Écosystème marin et terrestre, il constitue un hotspot de biodiversité tout à fait remarquable. Je salue tous les efforts qui ont été faits pour mieux le connaître et le préserver. Nous allons pouvoir former des partenariats avec nos amis seychellois pour développer la protection et la médiation autour de ce site. Cela doit bénéficier aux populations littorales, tout en allant vers plus de durabilité, en continuant les quotas de visiteurs pour mieux limiter la pollution, le braconnage et tous les excès que l'espèce humaine fait subir à la nature. Il faut que l'Homme arrive à s'insérer dans le milieu naturel dont il fait partie, sans le dominer. »

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #9   

 Saya de Malha, un laboratoire du vivant



À quelques heures de toucher terre, Francis Marsac, coordinateur des opérations scientifiques sur le banc de Saya de Malha, dresse un premier bilan des opérations effectuées. « Saya de Malha, c'est un laboratoire naturel à la confluence des sciences et d'une gouvernance soutenable des ressources. Nous, gens du Nord avec des tas d'opportunités, on ne peut pas arriver ici et dire "on va tout fermer". Les Seychelles et Maurice vivent surtout de la mer. Aussi s'agit-il de trouver un équilibre entre ce que l'Homme peut prélever et ce que la nature peut donner », présente l'océanographe.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #10   

 Enfants à bord !



En escale au port de Victoria, l'Agulhas II accueille à son bord des classes scolaires seychelloises, dont certaines proviennent d'îles relativement isolées. Didier Théron, chef du service éducatif et animations au Musée océanographique de Monaco et embarqué durant toute la mission « Océan Indien » présente le programme du jour : visite du navire océnographique, présentation des projets Adopt a float et Madcaps, et atelier-dessin en compagnie des artistes embarqués.

réalisation : Stéphane Dugast
ÉCHO DES LABOS #11   

 L'école de la mer



Pont arrière de l'Agulhas II, c'est l'effervescence ! Les chercheurs sont trop heureux de présenter leurs travaux à S.A.S le prince Albert II de Monaco. Les plus jeunes chercheurs ne sont pas les plus timides. Eux, dont une majorité sont originaires des Seychelles, ont pu embarquer et se former à la science sur terrain. Ils sont l'une des priorités de la mission « Océan Indien ». Un pilier essentiel aux yeux de Robert Calcagno, directeur général de l'Institut océanographique de Monaco et administrateur délégué des Explorations de Monaco.

réalisation : Stéphane Dugast
LE PHOTOGRAPHE NICOLAS MATHYS
Aventurier et passionné d'explorations, Mathys, comme il aime qu'on l'appelle, s'intéresse aux milieux montagneux et polaires, et ce, depuis une expédition autonome en Islande. Ces dernières années, la découverte des étendues sauvages canadiennes, où il a été formé comme « guide de plein air », lui a permis de rencontrer les populations autochtones nord-américaines : les Premières Nations. Désormais installé dans le Sud-ouest de la France, il partage son temps entre les Pyrénées, les pays bordant l'Arctique et le reste du monde.
LE JOURNALISTE STÉPHANE DUGAST
Stéphane multiplie les enquêtes avec un fort tropisme pour la mer et les univers polaires. Ses pérégrinations l'ont fait embarquer aussi bien sur un trois-mâts en Amazonie, dans un sous-marin nucléaire en patrouille, en compagnie des derniers chasseurs Inuits sur la banquise que sur la mythique Route 66. Reporter, auteur, chroniqueur et réalisateur, il collabore régulièrement avec la presse magazine.